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De la collection au musée

Paul Faider

De 1920 à 1934, le château de Mariemont ressemble à celui de la Belle au Bois dormant. Selon le voeu de Raoul Warocqué, le gouvernement a désigné comme premier conservateur son secrétaire, Richard Schellinck. Celui-ci veille pieusement à tout conserver dans l'état où il se trouvait à la mort de son maître. L'arrivée de Paul Faider en 1934 sonne le réveil. Écarté de ses enseignements à l'université de Gand devenue flamande, ce brillant latiniste d'origine liégeoise s'est vu offrir à Mariemont une sorte de semi-retraite : il y déploiera une activité considérable. Outre l'érudition du savant et le prestige qui s'y attache, il apporte à ses nouvelles fonctions d'éminentes qualités d'administrateur et d'organisateur. Secondé avec enthousiasme par sa jeune femme, née Germaine Feytmans - une de ses élèves,  qu'il a épousée en 1926 -, il entreprend de revoir de fond en comble le fonctionnement du musée et la présentation des collections. Dès 1934-1935, le Cercle des Amis de Mariemont, qui deviendra «royal» en 1987, est constitué à l'initiative du Rotary Club de La Louvière présidé par Camille Deberghe, directeur du quotidien libéral Les Nouvelles. La même année, un premier Guide illustré est imprimé à 2.000 exemplaires.

 

Château de Mariemont vers 1950
La reine Elisabeth Ire de Belgique et Germaine Faider-Feytmans en 1957.

 

Germaine Faider-Feytmans

L'invasion de la Belgique le 10 mai 1940 interrompt la rénovation amorcée. Le 25 octobre, Paul Faider décède des suites d'une intervention chirurgicale. Sa veuve, de dix-sept ans sa cadette, se retrouve seule à Mariemont avec ses sept enfants dans un pays en plein désarroi. Ces circonstances tragiques révèlent sa force d'âme. Elle assume sans faiblir la direction du domaine et prend les risques que lui impose sa conscience en s’engageant dans la résistance à l’occupant. Mariemont deviendra ainsi, en toute discrétion, une étape dans la filière d’évacuation des aviateurs alliés. Dès la paix revenue, le travail reprend là où la guerre l'avait interrompu. Quinze ans plus tard, il ne reste guère de recoin du château qui n'ait été peu ou prou rénové. Même le «musée lapidaire», dont l'état branlant des ruines qui l'abritaient rendait la visite dangereuse, a été transporté en 1948 dans l'ancien jardin d'hiver désaffecté et a été inauguré en 1952 grâce au soutien des Amis de Mariemont. Les premiers catalogues scientifiques des collections ont été publiés en 1952 et 1958. Des expositions temporaires ont été organisées en 1948, 1954 et 1958...

 

L'incendie

C'est le moment que choisit le destin : le 25 décembre 1960, le corps central du château est la proie des flammes. Galvanisé par le courage de la conservatrice, le personnel du musée prend des risques inouïs pour sauver tout ce qui peut l'être. Fort heureusement, le feu épargne les ailes, construites en béton armé,  où se trouve la majeure partie des collections. Mais les murs du 19e siècle, en matériaux légers, sont à ce point minés par l'eau et le feu qu'on doit les abattre. Mme Faider pare d'abord au plus pressé. Elle obtient qu'une galerie provisoire relie les ailes préservées. Une partie des collections arrachées au bâtiment détruit y prend place et, dès le mois de mai suivant, le public est à nouveau autorisé à visiter le musée. À présent, on peut songer à la reconstruction. Après d'inévitables tergiversations, il est décidé de remplacer le château détruit par un bâtiment résolument contemporain, dont les plans sont confiés à l'architecte namurois Roger Bastin.

 

Le nouveau musée

Les travaux débutent en février 1967. Mme Faider, atteinte par la limite d'âge le 30 octobre de l'année suivante, quitte Mariemont avant leur achèvement; elle s'éteindra à Bruges le 24 août 1983. Mais l'impulsion qu'elle a donnée ne s'arrête pas. Pendant la reconstruction, des expositions temporaires, présentées dans un bâtiment provisoire, tiennent le public en haleine. Enfin, le 8 octobre 1975, le nouveau musée est inauguré solennellement en présence de S. M. la Reine Fabiola.  Dans l'intervalle, la politique d'acquisitions, amorcée par Mme Faider dès le lendemain de la guerre et intensifiée depuis l'incendie,  a été poursuivie - et n'a d'ailleurs cessé de l'être par la suite. Les collections héritées de Raoul Warocqué sont complétées de manière à donner une image plus complète et plus significative des civilisations qu'elles illustrent. Elles sont réparties en deux sections, l'une consacrée aux grandes civilisations de l'Antiquité classique et de l'Asie orientale, l'autre au passé régional : archéologie du Hainaut, histoire de Mariemont, porcelaines de Tournai. Les travaux d'assainissement et de rénovation entrepris en 1990 fournissent l'occasion de repenser leur présentation, et aussi d'améliorer encore le confort des visiteurs.

 

LE MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT 

Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h (horaire avril - septembre).

Ouvert les jours fériés, y compris les lundis fériés.

Accès gratuit aux collections permanentes !

Accessible sans réservation. Consultez nos tarifs. La réservation en ligne est momentanément arrêtée pour cause de problèmes techniques.

Renseignements par téléphone au + 32 (0)64 273 741 ou par email via accueil@musee-mariemont.be

 

 LA TERRASSE DE MARIEMONT 

La Brasserie est ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h.

Réservation souhaitée au +32 (0)64 27 37 63

 

LA BIBLIOTHÈQUE 

La Bibliothèque est ouverte du mardi au jeudi de 10h à 12h30 et de 13h à 17h.

Accessible uniquement sur rendez-vous par email à bibliotheque(at)musee-mariemont.be 

 

LE DOMAINE 

Ouvert tous les jours de 8h à 19h d'avril à octobre.