Porcelaine de Nyon à Mariemont
29/10/2011 > 12/02/2012
2e étage

Porcelaine de Nyon à Mariemont s’inspire de l’exposition « Amours et chasse » organisée au Musée historique et des porcelaines, à Nyon (Suisse, canton de Vaud), du 1er mai 2009 au 7 mars 2010.
Celle-ci avait à cœur de présenter des pièces importantes entrées dans les collections du Musée grâce à de nouvelles donations ou acquisitions. Certaines porcelaines avaient connu l’honneur des lieux en 1947, lors d’une exposition consacrée à la porcelaine de Nyon, mais aucune n’avait, depuis, été revue par le public.
Parmi les œuvres exposées à Mariemont se comptent des tasses au décor particulier, voire inédit, des pièces monogrammées, un service au décor « napolitain » ainsi que de nombreuses porcelaines de grande qualité dont notamment le grand vase « aux amours et trophées », livré à Saint-Pétersbourg en 1792.
La manufacture de porcelaine de Nyon est fondée en 1781. Elle sera la dernière à voir le jour en Europe. Sa production s’inscrit alors pleinement dans l’air du temps, dans le style néo-classique, et avec des modèles calqués sur ceux des manufactures parisiennes. Au niveau de la matière elle-même, Nyon peut rivaliser en finesse avec la blancheur des porcelaines françaises grâce à un approvisionnement en kaolin livré directement de Limoges. La qualité de la céramique est soulignée par son décor qui laisse le centre de l’objet libre de tout motif afin de souligner la blancheur transparente de la matière autant que l’absence de défauts de cuisson
La manufacture de porcelaine de Nyon saura s’adapter à sa clientèle, composée tant de notables et de patriciens locaux que de bourgeois bernois, vaudois et genevois.
Ce type de clientèle, dénué du soutien d’une Cour, aura raison d’elle en 1813. En effet, les tourmentes révolutionnaires puis les guerres napoléoniennes entraîneront la disparition de cette industrie coûteuse et aux rendements aléatoires.
Le bâtiment lui-même, pourtant, reste en activité. À la manufacture de porcelaine succède une faïencerie qui demeure jusqu’en 1979, perpétuant ainsi les motifs dits « Vieux Nyon ».
- Fanny Liberek, Corps à corps, 2010 (© Fanny Liberek)
Outre des comparaisons avec les collections de Tournai, l’exposition de porcelaine ancienne sera l’occasion de présenter les réalisations de deux artistes suisses contemporaines : Fanny Liberek et Bettina Ammann. Leurs créations s’inspirent directement de l’objet utilitaire qu’elles détournent mais également de l’esprit de la « céramique de cour » avec le prolongement de l’esprit de la porcelaine des XVIIIe et XIXe siècles. Deux photographes, Valérie Belin et Matthieu Lavanchy, présenteront également leur travail. Celui-ci entretient un rapport direct avec la collection de Nyon.
Une exposition organisée en partenariat avec le Musée historique et des porcelaines, à Nyon, et Keramis – Centre de la Céramique.
Commissaires de l’exposition
Vincent Lieber (Conservateur du Musée historique et des porcelaines de Nyon) et Ludovic Recchia (Conservateur de la section Industries d’art du Musée)
Céramiques suisses d'aujourd'hui
Parallèlement, se tiendra l’exposition Helvetica – céramiques suisses d'aujourd'hui (du 29 octobre au 8 janvier 2012) au Musée Ianchelevici, en partenariat avec Keramis – Centre de la Céramique.
L'exposition rassemble des plasticiens suisses dont l'œuvre sort du champ traditionnel de la céramique. Leurs démarches relèvent davantage de la sculpture et de l'installation plutôt que de l'objet. Travaillant pourtant la faïence, la porcelaine ou le grès, par coulage ou estampage, ils développent des œuvres tridimensionnelles voire conceptuelles. A travers une recherche sur la perception visuelle de l’objet en céramique, ils font de ce médium de nature dure, froide et peu malléable des objets doux, animés, souples… et résolument contemporains.
Avec Caroline Andrin, Arnold Annen, Philippe Barde, Brigitta Briner, Jean-Gabriel Cruz, Margareta Daepp, Christian Gonzenbach et le photographe Matthieu Lavanchy.
Commissaires de l’exposition
Valéry Formery (Conservateur du Musée Ianchelevici) et Ludovic Recchia (Conservateur de la section Industries d’art du Musée)
Un catalogue
Ecrit par Ludovic Recchia, Vincent Lieber et Valérie Formery, il détaille une sélection d’œuvres exposées.