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La soupière de William Mercer of Aldie

La soupière de William Mercer of Aldie

Porcelaine
Diam. 37,5 cm (soupière);
diam. 39 cm (présentoir)
Belgique, Tournai
1770
Dépôt coll. Fondation Roi Baudouin

Cette soupière aux dimensions peu banales, comme son plat de présentation, longtemps conservée chez un descendant de son commanditaire, fut acquise en 2006 par la Fondation Roi Baudouin et mise en dépôt au Musée royal de Mariemont. Au revers des deux pièces, au-dessus de la marque tournaisienne aux épées croisées, deux inscriptions précisent: «Made at Tournay frebruary [sic] 1770 For William Mercer of Aldie Esqr ». Cette pièce d’apparat fut commandée par un personnage mal connu: l’Écossais William Mercer of Aldie. Que faisait-il donc à Tournai à cette époque ?

Au début du XVIIIe siècle, les Pays-Bas du Sud passent sous le contrôle de l’Empire autrichien. Louis XIV, roi de France, cède à cette époque le pouvoir sur certaines villes des Pays-Bas méridionaux. Le Traité de la Barrière (1715), qui scelle l’accord entre la France et les puissances anglo-bataves, instaure une zone militarisée entre les Pays-Bas du Sud et la France. Des garnisons au service des Provinces-Unies seront ainsi postées dans certaines villes des Pays-Bas autrichiens, et notamment à Tournai. Le capitaine commandant William Mercer of Aldie dirigeait une compagnie de grenadiers du 1er bataillon écossais, sorte de troupes de mercenaires au service des Provinces-Unies. Cette brigade tenait ses quartiers généraux à Maastricht mais aussi à Tournai ce qui explique la présence de Mercer of Aldie.

L’identité du propriétaire de cet ensemble figure au coeur de son programme décoratif: ses armoiries accompagnées de deux banderoles historiées sont représentées cinq fois. Leur présence révèle signale une oeuvre de prestige, destinée à orner une table d’apparat. L’écusson de grande taille où sont figurées les armes, soutenu par deux «sauvages» nus, casqués, tenant une massue, est surmonté d’une grue tenant un serpent dans son bec accompagnée d’une inscription en écossais «The grit poul» (la grande grue). Sous l’écusson, un ruban porte une devise en latin: «Crux Christi nostra corona» (la croix du Christ notre couronne). La prise raffinée du couvercle prend la forme d’un artichaut sur ses feuilles assorti d’un poireau et d’une cosse de pois, peut-être une allusion au contenu du plat. Le style général de l’ensemble trahit une forte influence anglaise, de même que l’organisation des motifs, en particulier, la présence de cartouches moulés. Ce style, encore de tradition baroque, annonce l’avènement proche du néoclassicisme.

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