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Mater

Mater

Bronze
Haut. 20 cm
France, Bavay
Période impériale
Ier-IIe siècle après J.-C.
Inv. Ac.3694.A

Cette statuette en bronze fut découverte en 1913 à Bavay le long de la chaussée du Quesnoy. Elle représente une jeune femme assise, drapée, la tête voilée, un diadème dans les cheveux, portant sur les genoux, dans un pli de son vêtement, des fruits et des pains. À la main droite, elle tient une patère à ombilic, coupe plate qui sert à faire des libations (offrandes liquides) aux dieux. Ses yeux sont incrustés d’argent, les pupilles indiquées par un petit coup de poinçon. Le travail classique de la draperie, le geste de la main droite, issus d’une tradition gréco-romaine bien attestée (voir p. 52), contrastent avec les proportions étranges du personnage, très allongé, aux membres démesurés et à la tête trop petite.

Le lieu de découverte de cette statuette n’est pas fortuit : ce bronze, sans doute fabriqué dans un atelier de Lyon, provient de Bagacum (Bavay), le chef-lieu de la cité des Nerviens (voir p. 80), une ville antique dont les fouilles anciennes et récentes révèlent l’importance.

L’iconographie de la statuette est bien connue: elle représente une Mater, une figure cultuelle féminine. Le ventre très marqué, les pains et les fruits présentés dans le giron du personnage signalent ses attributions : la fécondité et l’abondance. À ces éléments gaulois, sont associés des traits d’une iconographie religieuse classique: la patère et la tête voilée.

Les représentations de la Mater gauloise, seule ou groupée avec d’autres personnages, sont fréquentes, mais la plupart sont en terre cuite, et non en bronze. Elles témoignent d’un culte domestique typiquement gaulois, encore largement répandu à l’époque gallo-romaine.

Cette statuette, comme deux autres figurant aussi des divinités (Dionysos et Mercure), a été trouvée dans les environs de Bavay, par un instituteur de Roisin, F. Carpentier. Raoul Warocqué, informé de la découverte, tenta de l’acquérir. Cependant, si Carpentier consentit à lui céder d’autres objets, il refusa toujours de lui vendre cette effigie, qui ne fut finalement acquise par le Musée royal de Mariemont qu’en 1947.

 

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