Cette vasque hémisphérique en basalte, une pierre volcanique gris foncé particulièrement dure, porte sur le flanc le nom d’un pharaon inscrit dans un cartel. La surface extérieure piquetée contraste avec la zone plus finement travaillée où apparaissent les signes d’écriture. Les fonctions de cet objet unique, dont la surface intérieure, usée, est recreusée en son centre d’une
cavité circulaire, restent incertaines.

Les signes phonétiques de l’eau et de la main composent le nom du roi Den, quatrième roi de la première dynastie. Ils sont cernés par un motif en forme de façade de palais et surmontés d’un faucon. L’ensemble est inscrit dans un cartel rectangulaire.

À partir du Moyen Empire, la titulature royale comporte cinq «grands noms» parmi lesquels le nom d’Horus désigne le roi comme l’incarnation terrestre de l’antique «dieu-faucon», protecteur de la royauté. Horus apparaît en effet comme le prototype de l’héritier légitime sur le trône d’Égypte, le pharaon étant
considéré comme un «Horus vivant». La manière dont s’écrit ce nom correspond à ce que l’on observe sur le «mortier» de Den.

Selon les Annales, le roi Den aurait mené des combats contre les Asiatiques et contre des tribus du Sinaï. Il est le premier pharaon connu à utiliser le titre de roi de Haute et de Basse Égypte et à porter le pschent, la double couronne symbolisant l’unité du Nord et du Sud. Sa tombe, comme celle d’autres souverains des premières dynasties, se trouve à Abydos, ville consacrée au culte d’Osiris. C’est en ce lieu que la vasque de Mariemont fut découverte.