Cet objet en silex est taillé en forme de scorpion. On connaît d’autres objets du même type représentant des têtes de bovidés, des oiseaux, des ibex...

Ces pièces, provenant d’Égypte, datent de la période qui précède le début de l’époque pharaonique, la période «prédynastique» et, dans de rares cas, des deux premières dynasties.

Le scorpion du Musée royal de Mariemont, dont on reconnaît aisément la queue et les deux grandes pinces, est proche de représentations du même animal sur d’autres supports contemporains, comme des vases en céramique, qui peuvent être ornés de rangées de scorpions, ou les «palettes » en pierre tendre ornées de scènes plus complexes.

Sur ces dernières, les animaux renvoient souvent à des souverains. En effet, les noms des rois de l’époque prédynastique sont souvent formés à partir d’animaux qui sont eux-mêmes des symboles de pouvoir (le roi faucon, le roi scorpion...).

Lorsque les silex en forme d’animaux ont été trouvés en fouilles, le plus souvent ils proviennent d’ailleurs des tombes de l’élite des nécropoles d’Abydos, de Naqada, de Hiérakonpolis. L’interprétation de ces animaux en silex est difficile, et semble varier suivant l’animal, la qualité de la pièce et son lieu d’utilisation : objets à pouvoir religieux, offrandes, emblèmes apotropaïques. Nous ignorons si le silex de Mariemont a appartenu à un roi, mais son iconographie et son matériau renvoient indéniablement à l’un des premiers souverains d’Égypte.