Parcouru par les conquérants, les pèlerins ou les voyageurs, convoyant les ressources tant naturelles qu’humaines, le multiséculaire Darb al-Arba‘în est jalonné de traces laissées par les peuples qui s’y sont croisés. Aujourd’hui, les dromadaires parcourent toujours la piste mais ils ne transportent plus de marchandises; ils sont vendus sur les marchés. Plusieurs peuples à l’identité culturelle marquée occupent l’actuel territoire soudanais, parfois indépendamment des frontières officielles.
Ce sont les Nuba, les Dinka, les Zandés, les Rashaïda ou les Topoza. La langue qu’ils parlent, leur organisation sociale et économique, les croyances et les rites religieux qu’ils pratiquent leur sont propres mais, au confluent d’influences multiples, sont tous teintés de syncrétisme. Par ailleurs, la piste continue à fasciner et les voyageurs suivent encore ses sillons, comme des explorateurs sur les traces du passé.