Dans le monde gréco-romain, le terme « Éthiopie » désigne les populations occupant la Nubie et le nord de l’actuel Soudan. Les habitants sont appelés Aithiopes (Éthiopiens), c’est-à-dire « faces brûlées ». Hérodote (484-420 av. J.-C.) les décrit comme « les plus crépus des hommes sur terre ». La lointaine Éthiopie est avant tout la terre mythique du soleil et des dieux, de la crue du Nil, mais également un réservoir de produits rares et exotiques. L’or, l’ivoire, l’ébène sont exportés vers Rome, ainsi que divers animaux « exotiques », qui sont domestiqués ou qui rehaussent l’éclat des spectacles offerts aux habitants de l’Empire.
Malgré ce grand intérêt, l’Éthiopie reste, pour les Anciens, un territoire mal connu. Ils se la représentent à partir des produits qu’elle exporte. La figuration de ses habitants relève davantage du mythe que d’une connaissance réelle : vases, balsamaires, statuettes présentent une vision peu réaliste des Africains.