Pavillon de Thé de l’école Urasenke
Bois, bambou, paille de riz, enduits d’argile, papier
Surface de 4 ½ tatami
XXe siècle
En 2001, l’école Urasenke du Thé décidait de confier à Mariemont un véritable pavillon de Thé (chashitsu), qui fut mis en place dans une salle du musée par une équipe de charpentiers spécialisés venus tout droit de Kyôto. L’organisation régulière de cérémonies du Thé fait maintenant découvrir aux visiteurs cet
aspect fondamental de la culture traditionnelle du Japon, qui gagne de par le monde des adeptes de plus en plus nombreux.
Des règles élaborées dès le XVIe siècle régissent l’architecture et l’organisation spatiale de ces pavillons. La pénombre qui règne dans leur espace clos, refermé sur lui-même, invite au retour sur soi et à la sérénité. Par la simplicité de ses matériaux, l’édifice rappelle la nature: bois brut, lattes de bambou, nattes
brillantes, enduits d’argile fine. L’espace de l’alcôve (tokonoma) en est le lieu sacré, vers lequel chacun s’incline en arrivant avant de prendre place, l’hôte face à ses invités. Une calligraphie y est suspendue, portant les quatre caractères wa, kei, sei, jaku: harmonie, respect, pureté, sérénité, qui sont les bases de la philosophie du Thé. Au moment de la cérémonie, l’hôte y place
un arrangement floral très simple (chabana).
Au Japon, l’accès au pavillon de Thé se fait par un lent cheminement à travers un jardin (roji), au parcours soigneusement élaboré, qui permet la transition entre le monde extérieur et celui du chashitsu. À Mariemont, le roji est simplement évoqué par un jardin sec (kare sansui) dans l’esprit des monastères zen. Graviers blancs ratissés et pierre-récif y évoquent un paysage réel, celui de la Mer intérieure du Japon.