
Statue colossale reine ptolémaïque
Granit gris
Haut. 3 m
Égypte, Alexandrie
Période hellénistique
Ier siècle avant J.-C.
Inv. B.505
Parmi les oeuvres les plus célèbres du Musée royal de Mariemont figurent le buste colossal d'une reine égyptienne et les mains enlacées de la reine et de son fils.
Ces fragments exceptionnels, ainsi que d’autres dont la tête d’un personnage masculin, furent découverts ensemble vers 1840 par l’Anglais A.C. Harris à proximité de la porte de Rosette, à la sortie d’Alexandrie. Ils furent ensuite oubliés et enfouis une nouvelle fois. Ce n’est qu’en 1892/1893 qu’Albert Daninos (1843-1925), égyptologue formé en France, remit au jour les fragments. La tête d’homme fut déposée au Musée d’Alexandrie, puis Daninos tenta d’intéresser un musée européen à l’achat du buste féminin. En décembre 1911, lors d’un voyage en Égypte, Raoul Warocqué fait sa connaissance, découvre les fragments et décide de les acheter.
Dans cette représentation, les cheveux de la reine sont couverts de chaque côté par les ailes d’un vautour dont la tête, perdue, devait se dresser au milieu de son front. Sur le haut de la tête, elle porte un modius entouré d’uræi (cobras) dressés au centre duquel des cornes de vache enserraient un disque solaire (cet élément a disparu). Cette coiffure, celle d’Isis, identifie la souveraine avec la déesse.
Dans ce groupe colossal (la statue de la reine avait environ 8 m de haut, le buste à lui seul mesure plus de 3 m), la femme se trouvait en position dominante, à droite de l’homme. Cette disposition inhabituelle suggère que la reine avait dû régner comme régente durant la minorité de son fils, représenté avec elle. L’ensemble date du IIe ou du Ier siècle avant J.-C., durant l’ère ptolémaïque, période de règne de souverains grecs en Égypte (les Lagides ou Ptolémées qui dirigent le pays depuis la mort d’Alexandre le Grand). Le style égyptien de la statue, au contraire des portraits en style grec des mêmes souverains, et sa taille colossale, ont pour effet de réduire l’individualisme des traits.
Qui est cette reine ? La reprise des fouilles et, peut-être, la mise au jour d’autres fragments du groupe, permettront peut-être de résoudre l’énigme.