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Novembre 1918

11 novembre 1918

Fonds Léon Losseau, 1181

Affiche proclamant la signature de l’armistice de la Première Guerre mondiale

 Encadrée des couleurs nationales, cette affiche, placardée le jour de la signature de l’armistice à Mons, traduit la vive émotion ressentie par la population occupée suite à l’annonce de la victoire alliée. Les exclamations « Vive la Belgique indépendante et libre ! Vive le Roi ! Dieu protège la Belgique et son Roi ! » exposent sans ambages la verve patriotique qui peut enfin éclater au bout de plus de quatre années de peurs et de privations. Cette proclamation est portée par le gouverneur du Hainaut (en poste depuis 1908), Maurice Damoiseaux, qui avait fourni de précieuses informations aux troupes alliées durant l’avancée allemande de 1914, puis veillé à participer activement au ravitaillement des populations et des prisonniers durant l’Occupation.

 

À l’instar de ce qui est fait au même moment dans les autres territoires du pays libéré, par le biais de l’impression et de la diffusion de ces affiches à grande échelle à travers sa province, le gouverneur informe les citoyens belges que le pays « rentre dans la plénitude de son indépendance et de son autonomie ». Il réintègre dès lors ses fonctions de plein droit, en relayant la mesure prise par le gouvernement belge en exil qui annule toute décision prise par les autorités occupantes pendant la durée du conflit. Sur un autre plan, Maurice Damoiseaux indique que le ravitaillement sera assuré en bonne entente avec les divers organismes qui ont vu le jour ces dernières années.

 

Le gouverneur entend également que l’ordre public soit maintenu « en ce moment où les yeux du monde civilisé tout entier sont tournés vers nous et où notre pays sera parcouru en tous sens par les plus hautes autorités civiles et militaires des nations amies ». Dans le même esprit, tout désir de vengeance personnelle ou d’action punitive en dehors du cadre des lois doit être exclus. Au contraire, « la Justice saura découvrir les coupables et leur infliger un juste châtiment ». Ce sont les exemples « d’honneur, de dévouement et d’entente » des hommes les plus valeureux, le roi Albert et l’armée belge, qui doivent dès lors guider toute action. Ce faisant, la confiance en une cause justement et chèrement défendue ranime, pendant plusieurs années, un certain mouvement patriotique en Belgique.

 

 

17 novembre 1918

MRM, X.1499

Modèle en plâtre d’une statue à l’effigie d’Adolphe Max

D’une hauteur de 44 cm, ce petit modèle en plâtre représente le bourgmestre de Bruxelles Adolphe Max (1869-1939), vêtu de son uniforme mayoral, le bicorne sous le bras et l’épée au côté. Son attitude résolue et ferme fait écho à la proclamation qu’il avait faite aux Bruxellois à la veille de l’entrée des troupes allemandes dans la capitale, le 19 août 1914, et dont un extrait figure sur le socle du modèle : « Aussi longtemps que je serai en / vie & en liberté, je protègerai / de toutes mes forces les droits / & la dignité de mes concitoyens ». De fait, jusqu’à son arrestation par les autorités militaires allemandes le 26 septembre 1914 (voir les diverses notices établies à travers la correspondance échangée entre Raoul Warocqué et Adolphe Max), le mayeur n’avait pas hésité à braver l’occupant qui, piqué au vif, s’était résolu à le démettre de ses fonctions et à le faire déporter en Silésie pendant toute la durée de la guerre.

Ce modèle, réalisé par le sculpteur Joseph-François Van Hamme – né en 1878 et élève de Charles Van der Stappen à l’Académie de Bruxelles – comme en témoigne sa signature, a peut-être été érigé comme monument temporaire une fois l’Armistice proclamé. Faute d’indices, on ne peut cependant savoir si ce modèle a bien donné lieu à une sculpture en bonne et due forme. En effet, afin d’accueillir dignement les personnalités belges et alliées, les couleurs nationales et certains monuments sont aménagés en hâte. Après avoir profité de la cohue qui sévit dans la prison silésienne où il est enfermé, Adolphe Max parvient à s’échapper le 13 novembre 1918 ; il fait son retour triomphal le 17 à Bruxelles, quelques jours seulement avant de pouvoir accueillir à son tour les membres de la famille royale.

30 novembre 1918

L’Illustration, 78e année, n° 3952, 30 novembre 1918, p. 511.

Reportage sur la signature de l’armistice du 11 novembre 1918

Alors que l’Armistice a été signé depuis près de trois semaines, le journal L’Illustration entretient l’effervescence de l’événement et des réjouissances populaires. Des précisions sont ainsi apportées aux lecteurs, accompagnées de photographies des lieux. Après les dernières offensives de l’automne, l’Empire allemand est exsangue : l’armée doit se replier, plusieurs mouvements anarchistes et des grèves secouent le pays, les difficultés économiques sont déjà nombreuses. Acculé, Guillaume II est contraint d’abdiquer dans son quartier-général de Spa le 9 novembre avant de prendre la fuite pour les Pays-Bas où il finira ses jours. La République de Weimar est proclamée au Reichstag et le socio-démocrate Friedrich Ebert devient chancelier.

Depuis quelques jours l’état-major allemand a pris discrètement contact avec les puissances alliées pour convenir d’un armistice. N’ayant pas la main, la jeune République se voit dicter des conditions particulièrement sévères, basées en grande partie sur les quatorze points du président Wilson. Pour la circonstance, deux trains sont affrétés et transformés pour les deux délégations de plénipotentiaires. Et c’est dans un wagon-bureau aménagé pour être mis à la disposition du maréchal Foch, commandant en chef des troupes alliées sur le front de l’Ouest, dans une clairière de la forêt de Compiègne (dép. Oise) que les délégués se rencontrent et signent, le 11 novembre à 5h15 du matin, l’acte officiel. La presse et les photographes ayant été interdits, seules quelques photos « volées » conservent la trace de ce moment historique. Sitôt après, Foch part pour Paris, muni du précieux document, et le transmet à Georges Clemenceau qui en fera la lecture devant les Chambres réunies l’après-midi. La nouvelle, pressentie depuis quelques jours, se disperse immédiatement comme une trainée de poudre : la guerre est terminée ! Elle aura causé la mort d’environ 18,6 millions de soldats et de civils.

Exposé un temps à Paris avant d’être ramené dans la forêt de Compiègne où il attise la curiosité des touristes, le « Wagon de l’Armistice » sera replacé à l’endroit exact de la signature de 1918 sur ordre d’Adolf Hitler pour l’armistice demandé, cette fois, par la France envahie par l’Allemagne nazie. Qui alors aurait pu croire que la « Der des ders » ne l’était finalement pas…

 

 

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