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Mai 1916

8 mai 1916

Archives Warocqué, n° 41/12, Bons de guerre, Belgique.

Bons de guerre de la ville de Gand 

Ces bons de guerre font partie d’une série des billets imprimés au début de l’année 1916 par la maison Vershueren (Anvers-Bruxelles) à la demande du Collège communal de la Ville de Gand. En raison des dépenses militaires imposées aux villes, des difficultés de circulation de l’argent liquide en contexte de guerre et de la contrefaçon de bons de caisse émis par Gand en 1914 et 1915, Émile Braun, bourgmestre de 1895 à 1921, avait proposé la création de nouvelles espèces. Un vote favorable du Collège, le 10 janvier 1916, avait sollicité l’autorisation d’imprimer de nouveaux bons de caisse pour une valeur de 3 millions de francs. Ainsi, ces nouvelles coupures devaient remplacer les anciennes, de valeur équivalente, avec effet rétroactif au 1er janvier précédent. Pour l’année 1916, la maison Verschueren imprime donc 3,2 millions de billets de 5 francs, 4,2 millions de billets de 20 francs et 11 millions de billets de 100 francs. La mention inscrite sur les nouveaux bons précise : « La Ville de Gand, en exécution d’une délibération du Conseil communal du 9 novembre 1914, garantit le paiement du présent billet à partir du 1er janvier 1916 ». Afin d’en assurer l’authenticité, il est signé par le bourgmestre, le secrétaire communal et l’échevin des finances.

Quelques exemplaires de présentation sur soie ont été offerts par la firme aux autorités de Gand. Dans la foulée, Émile Braun en fera cadeau à Raoul Warocqué. En effet, celui-ci avait commencé la collection des bons de guerre dès les débuts de leur émission en 1914. Il s’agit en l’occurrence des coupures de 5, 20 et 100 francs, en français et en néerlandais ; soit six exemplaires au total. Ils lui sont envoyés accompagnés d’une note manuscrite datée du « jeudi [13 avril 1916] », et conservés dans un luxueux portefeuille relié, que Warocqué a intégré à l’un de ses albums.

25 mai 1916

Archives Warocqué, n° 10/1, Lettres 1916

Lettre adressée par les responsables du Cercle « Fraternitas » à Raoul Warocqué

Parmi la volumineuse correspondance reçue par Raoul Warocqué, de très nombreuses demandes d’interventions financières sont toujours conservées dans les archives de Mariemont. Ce fait est d’autant plus avéré durant la période de guerre, où la population belge s’adresse régulièrement au bourgmestre de Morlanwelz pour obtenir de sa part un petit concours en argent ou en nature. Bien au-delà des frontières, la générosité de Warocqué est également connue et des compatriotes exilés ne manquent pas, parfois, de la solliciter. C’est le cas dans cette missive tapuscrite adressée par les responsables du Cercle « Fraternitas » basé au camp d’internement de Celle-Lager, près de Hanovre, où sont détenus de nombreux officiers belges. 

Association qui a vu le jour au tournant de l’année 1916, « Fraternitas » est un cercle philanthropique dont le but est d’organiser « toutes manifestations instructives, artistiques et sportives dont le produit est remis au Comité de Secours du camp ». Autrement dit, les bénéfices de ces différentes activités sont reversés aux soldats nécessiteux qui ne bénéficient pas d’une aide extérieure (par exemple, par l’envoi de colis alimentaires de leurs proches restés en Belgique). Depuis sa création, le cercle a constitué une bibliothèque destinée aux prisonniers, organisé des conférences et des fêtes en ce sens ; la compagnie théâtrale du cercle connaît également un beau succès d’estime La demande spécifique adressée à Raoul Warocqué porte sur son intervention souhaitée afin de réaliser divers aménagements pour le local de conférences avec « projections lumineuses ». Porteur du cachet rouge de la censure allemande exercée dans les envois postaux entrants et sortants, le courrier est adressé au nom de l’association par ses président et secrétaire, qui ne manquent pas de mentionner leur adresse au sein du camp. Si l’on ne peut dire en l’état si cette demande a rencontré l’assentiment de son destinataire, on peut émettre l’hypothèse que ce dernier n’y a pas été insensible. En effet, c’est précisément au camp de Celle (-Schloss) que se trouve son grand ami Adolphe Max, bourgmestre de Bruxelles, à cette période (novembre 1915 – octobre 1916).

26 mai 1916

Archives Warocqué, n° 40/8, Œuvres et institutions 1914-1918

Lettre de remerciement adressée par V. Aelvoet à Raoul Warocqué

Si Raoul Warocqué s’occupe activement du ravitaillement de la population en Belgique, il est également attentif à pouvoir aider ponctuellement certains prisonniers déportés en Allemagne. Il procède ainsi à l’expédition de colis alimentaires – principalement sous forme de conserves – en faveur de soldats vivants dans une situation précaire et qui, probablement, ne bénéficient pas du concours de personnes familières restées au pays. C’est pourquoi les archives de Mariemont conservent plusieurs courriers de remerciement envoyés depuis divers camps à travers le Reich, à l’image de cette missive adressée par un certain « V. Aelvoet » retenu au camp de Parchim, situé à une vingtaine de kilomètres de la mer Baltique (Land Mecklembourg). D’après son contenu, il est à supposer que ce détenu a directement écrit à Raoul Warocqué pour implorer son secours et que, dès la réception du colis, il s’est empressé de remercier son bienfaiteur.

Pendant le conflit, les soldats emprisonnés sont séparés des officiers ; ces derniers ont généralement un confort – relatif – d’emprisonnement plus supportable. De même, les officiers sont dispensés d’être affectés aux travaux agricoles ou industriels qui sont imposés à la grande majorité des hommes. Si le prisonnier de guerre peut conserver un contact avec l’extérieur du camp par le biais d’envois postaux, ceux-ci sont sévèrement contrôlés, comme en témoigne le cachet de censure à l’encre bleue tamponné sur les deux pages de texte. L’on notera que le prisonnier doit se procurer – ou acheter – lui-même le papier destiné à son courrier. Des cartes pré-imprimées existaient aussi pour les camps les plus importants.

Transcription du document :

Parchim, le 26 mai 1916

Monsieur,

Je vous remercie de tout cœur pour votre bienveillant et généreux concours que vous avez bien daigné me prêter en ce qui concerne de m’avoir expédié un colis qui m’a été délivré en bon état le 26 courant. Je suis bien ému de constater que votre bonheur consiste à vous occuper de celui d’autrui ; aussi, je souhaite de tout cœur que la Providence répande sur vous, sur votre famille et sur ceux qui vous sont chers toutes ses grâces et qu’elle éloigne de votre foyer les accidents, les épreuves et les deuils.

Veuillez agréer, Monsieur, avec mes remerciements de gratitude réitérés, l’assurance de ma considération parfaite et distinguée.

Votre dévoué serviteur,

V. Aelvoet

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