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Février 1916

4 février 1916

Archives Warocqué, n° 41/2, Secours et alimentation.

Enquête sur les secours alloués à Amélie Angély

Le Musée royal de Mariemont conserve de nombreux documents d’archives relatifs à l’activité de Raoul Warocqué au sein du Comité régional de Secours dont il a été le président jusqu’à sa mort. Parmi ceux-ci, un petit dossier est consacré à l’aide apportée à Amélie Angély, résidant alors à Anderlues. Une enquête, révélatrice de cas de soutiens indus ou contestés en temps de guerre pour cause de mauvaises mœurs, est en effet menée à son sujet du 24 janvier au 8 février 1916.

À la fin du mois de janvier, le Comité entame une enquête au sujet de deux familles d’origine française, à la demande de Rodrigo de Saavedra y Vinent, marquis de Villalobar (1864-1926). En tant que représentant d’un pays neutre à Bruxelles où il est ministre plénipotentiaire d’Espagne depuis 1913, le marquis contribue largement au ravitaillement alimentaire de la population belge. Il lui est revenu qu’une femme d’origine française, Amélie Angély, aurait quitté son mari pour s’établir en Belgique avec ses deux enfants et emménager avec son amant. Le courrier, en date du 24 janvier, est adressé à Raoul Warocqué comme président du Comité régional de Secours de l’arrondissement de Thuin. Dès le 2 février, l’affaire est transférée au Comité de Secours (local) d’Anderlues. Deux réponses sont expédiées dans les jours suivants. Le secrétaire du Comité d’Anderlues semble confirmer les soupçons qui pèsent sur l’intéressée : son mari aurait quitté Mme Angély « en 1910 à cause de sa conduite », qui, depuis lors, vivrait avec un autre homme « qu’elle déclare être son logeur » et, plus grave, celle-ci aurait « mis à la porte de chez elle son père aveugle et sa mère, tous deux âgés de plus de 70 ans et presque sans ressources ». Il ajoute que les aides ont, de facto, été supprimées et que le marquis de Villalobar en a déjà été informé. Par ailleurs, un dernier courrier, envoyé par le président du Comité d’Anderlues, nous apprend que la sanction est confirmée et que les accusations portées sont avérées. L’on y découvre que cette affaire a fait aussi l’objet d’une correspondance entre le vice-consul d’Espagne à Charleroi et le ministre plénipotentiaire, ce dernier ayant approuvé la décision prise par le Comité d’Anderlues.

26 février 1916

Archives Warocqué, n° 32/16, Morlanwelz - Crèche

Lettre de Sœur Marie-Ambroise, responsable de la crèche « Mary » de Morlanwelz, adressée à Raoul Warocqué 

En 1900, Raoul Warocqué prend la décision de fonder une crèche pour la petite enfance de la commune de Morlanwelz dont il vient d’être nommé bourgmestre (cf. notice du 28 décembre 1915). Sur les conseils de sa mère, Marie (dite Mary) Warocqué-Orville, il choisit d’en confier la direction aux religieuses oblates, récemment priées de quitter le territoire français suite à l’approbation du décret d’interdiction des congrégations religieuses. Cet acte, réalisé par un député libéral qui ne cache guère ses convictions anticléricales, surprend l’opinion publique : la presse socialiste raille copieusement le philanthrope, tandis que le camp catholique plaint publiquement les religieuses d’accepter de servir la cause d’un mécréant. Raoul Warocqué ne se laissera pas démonter par ces critiques ; les excellents rapports que le « bienfaiteur » et le personnel laïque et religieux entretiennent au fil de leur correspondance est révélateur.

Cette missive, rédigée par la supérieure de la petite communauté, est relative à l’envoi de cinquante bouteilles de vin que Raoul Warocqué offre chaque année, même en temps de guerre. Si le bourgmestre a entièrement financé la construction des bâtiments, il veille aussi aux frais de fonctionnement quotidiens. Sœur Marie-Ambroise tient donc à remercier personnellement Raoul Warocqué pour cet approvisionnement « si généreux que vous nous faites au moment où les événements occasionnent tant de difficultés pour vivre ». En 1916 en effet, la crèche accueille tous les jours, de 7h à 19h, environ 35 enfants qui faut nourrir et soigner. Le lettre s’achève sur une note d’espoir, qui illustre bien l’état de lassitude ambiant après un an et demi d’occupation et confirme la réelle estime que portent les Sœurs envers Raoul Warocqué : « Daigne le Tout-Puissant exaucer notre plus vif désir en mettant fin à cette terrible guerre, laquelle vous a amené tant de tracas et tant de soucis, et vous redonner enfin une vie pleine de tranquillité et de bonheur ».

Il n’est pas inutile de rappeler le travail et l’engagement des religieuses pendant la Première Guerre mondiale. Même si beaucoup d’entre elles offrent leurs services sur le front ou dans les hôpitaux de campagne pour venir en aide aux malades et aux blessés, bon nombre d’entre elles – à l’image de Sœur Marie-Ambroise – continuent d’assurer les missions ordinaires de leur communauté en veillant à l’aide et à l’éducation des enfants et en assurant diverses œuvres de bienfaisance auprès des populations.

LE MUSÉE ROYAL DE MARIEMONT 

Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h (horaire avril - septembre).

Ouvert les jours fériés, y compris les lundis fériés.

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LA BIBLIOTHÈQUE 

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LE DOMAINE 

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