11/11/17 - 18/02/18 -> prolongation exceptionnelle jusqu'au 18/03/18!
Terres confluentes.
Faïences et porcelaines de Namur
en résumé
L’exposition fait le point sur la significative mais très méconnue production de faïence et de porcelaine à Saint-Servais (Namur) aux 18e et 19e siècles. Elle dresse le profil type d’une entreprise et les raisons convergentes ayant permis son développement dans une ville comme Namur.
L’exposition tord également le cou à quelques lieux communs (parmi lesquels l’idée reçue selon laquelle on aurait fabriqué des terres noires à Namur) et répond à certaines questions d'attributions entre Saint-Servais et Andenne (focus sur les signatures observées dans l'inégalée présentation de pièces religieuses).
Outre ce « focus » sur la porcelaine namuroise, c’est aussi à la formidable aventure de la faïence dite « fine » que cette exposition est consacrée.
Si le titre de l’exposition, « Terres confluentes », est clin d’œil à la position géographique de Namur, il évoque une caractéristique de l’épopée de la faïence aux 18e et 19e siècles, la mise en commun des savoir-faire.

Origine du projet – le mot du commissaire
Il y a quelques années, Dominique Marcoux, spécialiste de l'histoire faïencière belge, me présentait le résultat de longues recherches sur la significative mais très méconnue production de faïences et de porcelaines de Saint-Servais (Namur) aux 18e et 19e siècles. Ce travail colossal, méthodique et fouillé, méritait de ne pas tomber dans l’oubli. Il est à l’origine de cette exposition et du livre qui l’accompagne. La céramique namuroise n’était pas totalement inconnue des spécialistes et du milieu des antiquaires, cependant, la plupart des publications parues dans le passé véhiculait des inexactitudes relevées par celui-ci. L’auteur a le mérite de s’être replongé dans les sources ce qui a permis de requalifier certaines pièces, en réattribuer à Namur ou au contraire apporter la confirmation qu’elles n’en sont pas. Ce travail de chercheur indépendant est essentiel pour la connaissance d’un patrimoine vaste et complexe que nous a laissé les centaines de manufactures actives dans nos régions aux 18e et 19e siècles. - Ludovic Recchia
Une exposition sur deux sites : Musée royal de Mariemont – Keramis
L’exposition, qui rassemble une centaine de pièces de toutes les périodes, démarre au Musée royal de Mariemont. Les collections de faïences stannifères et de porcelaines de pâte tendre produites à Tournai permettent d’ancrer la production namuroise dans l’univers de la céramique du 18e siècle.
Keramis, le Centre de la Céramique de la Fédération Wallonie Bruxelles propose un complément à l’exposition de Mariemont. A travers une sélection de pièces, on y montre dans quelle sphère concurrentielle se situe la production namuroise lorsque les frères Boch décident de produire industriellement de la faïence fine feldspathique à La Louvière.
Saint-Servais a également eu une abondante production de sujets (groupes ou figures religieuses) en porcelaine dure dont les attributions sont désormais consolidées. Enfin, les pâtes noires attribuées traditionnellement à Namur font l’objet d’une démonstration particulière en vue de leur requalification.
En prenant ses quartiers dans deux musées, l’exposition propose deux regards confluents sur les réalités des industries d’art à l’aune de la révolution industrielle.

émergence et histoire
L’histoire de la faïence namuroise commence avec la tentative avortée de Jean Bastin d’y installer des ateliers en 1672. Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le potier Pierre-Philippe Decoux (1723-1790) se fait lui remarquer avec des pièces luxueuses, produites dans son atelier du faubourg Saint-Nicolas.
C’est cependant à Saint-Servais-Lez-Namur, entre 1773 et 1783, que le Lorrain Nicolas Claudel entame le premier chapitre de ce qui deviendra la véritable épopée de la céramique namuroise. Il produit du grès d’Angleterre et de la faïence fine, entrant dès lors en concurrence avec François-Joseph Peterinck à Tournai, fondateur de la célèbre manufacture de porcelaine. Ne donnant pas satisfaction à ses actionnaires, l’entreprise est vendue en 1783. L’aventure ne s’arrête pas là puisque plusieurs familles (les Bastin, Misson et Ortmans) se succèdent à la tête de la manufacture sans interruption jusqu’en 1894 !
catalogue
En rappel de l'exposition, une publication dont les textes sont tirés d’une vaste étude menée par Dominique Marcoux, spécialiste de l’histoire faïencière belge est prévue.
infos pratiques
Dates : 11 novembre 2017 au 18 mars 2018
Lieux : Musée royal de Mariemont, 100 chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz et Centre Keramis, 1 place des Fours-Bouteilles, 7100 La Louvière.
Prix : 5€/pers - un ticket d'entrée vaut pour les deux lieux
Horaires : le Musée royal de Mariemont est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h (dernière entrée 16h15) et Keramis est ouvert le mardi de 10h à 17h et du mercredi au dimanche de 10h à 18h.
Commissariat : Ludovic Recchia en collaboration avec Dominique et Karin Marcoux

