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Août 1915

Été 1915

Inv. Num.1GM.2

 

Breloque (pendentif), Godefroid Devreese, L'Assistance discrète 

Sur l'avers du pendentif, dans un ovale, une jeune femme voilée sème le contenu d'une corbeille; en dessous se lit "L'ASSISTANCE DIECRETE" et au pourtour supérieur "POUR LA BELGIQUE"; près du pourtour inférieur à droite figure la signature "G. DEVREESE" pour Godefroid Devreese (1861-1941), sculpteur et médailleur de renom. Au revers, la mention "Donne et tais toi", en italiques, surmonte quelques fleurs et "E. PICARD" pour Edmond Picard, juriste, homme de lettres et politique (1836-1924); dans la partie inférieure, "SOUVENIR DE NOS / ANNÉES TERRIBLES / 1914-1915" est souligné d'une guirlande.

L'Assistance discrète était une oeuvre destinée à venir en aide aux personnes de milieu "petit bourgeois" que la guerre avait plongées dans le besoin et qui ne voulaient pas être secourues au vu et au si de tous comme cela se passait dans les soupes populaires. Ainsi, comme l'évoque la devise "Donne et tais-toi", a-t-on imaginé de procéder dans la discrétion; des femmes "de bonne famille" se chargeaient de recueillir et de distribuer des vivres, de l'argent, des secours médicaux, etc. L'oeuvre visait à apporter un secours aussi bien matériel que moral sans distinction d'opinion ou de religion. Par la suite, des subsides du Comité National de Secours et d'Alimentation permirent d'ouvrir de nombreuses sections dans plusieurs quartiers de Bruxelles et d'installer des filiales à Liège et Anvers. Aux dons et cotisations mensuelles s'ajoutèrent des fonds recueillis grâce à l'organisation de manifestations de charité ainsi que de conférences. Les comités de l'Assistance discrète comptaient de grands noms notamment du monde artistique, universitaire et de la magistrature. Le succès fut au rendez-vous.

Cette breloque en bronze doré a été éditée par l'atelier de Fonson Frères au cours de l'été 1915 comme la médaille La Cantine du Soldat prisonnier (cf. la notice publiée en juillet 1915). Elle existe avec des variantes dans la présentation, la matière, la fonction (jeton, montée en épingle de sûreté...) mais toujours de forme ovale et de dimensions modestes (ici, 3,5 cm de hauteur avec l'anneau et 2 cm de large). En accord avec la discrétion de mise pour cette oeuvre, qui eut cours jusqu'en 1918.


Été 1915

Fonds Huberlant, BE MRM Varia 067 B.1/004

 

Soldats belges au repos à Barneville-Carteret 

Accompagnée de la légende manuscrite "La sieste - Quelle chaleur!", cette photographie présente un bivouac dans les dunes de Barneville-Carteret (dép. Manche, arr. Cherbourg). Suite aux accords signés entre gouvernements français et belge, cette commune du littoral normand a accueilli, dès octobre 1914 et à l'instar d'autres localités, un centre d'instruction pour la formation des classes belges de 1899 à 1915. Un millier de recrues est formé tous les quatre mois, avec un roulement facilité par l'accès ferroviaire à cette région. Le massif dunaire sert de champ de manoeuvres aux unités, notamment pour y apprendre le creusement et l'aménagement de tranchées. 

La présente vue nous montre des soldats au repos (2e peloton de la 9e compagnie, référencé dans le secteur). Fusils et manteaux ont été déployés pour dresser des tentes de fortune et protéger les hommes de la chaleur accablante. Bien qu'anecdotique, ce cliché nous offre un instantané de la vie encore relativement insouciante des recrues qui seront prochainement acheminées vers le front.

Le document est tiré d'un ensemble d'archives (albums photographiques, notes personnelles, cours de formation aux sous-officiers...) provenant de Lucien Huberlant, alors sous-lieutenant au 3e régiment des Chasseurs à pied, comme le précise une note en tête de ce "calepin-album". Ce petit fonds a été offert au Musée royal de Mariemont à l'issue de l'exposition "Une vie de soldat", consacrée au parcours du sergent Gustave Groleau (2009).


14 août 1915

Fonds des autographes, aut. 4793.

 

Lettre d'Adolphe Max à Raoul Warocqué 

Incarcéré depuis le 27 septembre 1914, le bourgmestre déchu de Bruxelles Adolphe Max continue de recevoir régulièrement des nouvelles et des vivres de son vieil ami Raoul Warocqué, tout au travers d'une longue correspondance. Malgré le côté dramatique de sa situation, son humour ne s'en trouve pas altéré, comme le prouve une nouvelle fois cette lettre.

Si l'on compare avec ses autres échanges épistolaires (cf. notices du 9 novembre 1914 et du 28 avril 1915), le ton employé dans ce texte intrigue par son aspect parodique. Pour en comprendre tout le sens, il est nécessaire de le replacer dans le contexte de l'époque. En 1910, Raoul Warocqué avait été envoyé en mission diplomatique par le gouvernement belge afin d'annoncer officiellement à l'empereur de Chine le décès de Léopold II et l'avènement d'Albert Ier. À cette occasion, il avait fait l'acquisition de nombreuses antiquités mises en valeur dans le château et dans le parc de Mariemont. Adolphe Max connaissait bien le goût prononcé de son ami pour l'Extrême-Orient, et n'hésitait pas à s'en moquer gentiment. D'où l'utilisation de nombreux termes liés à la culture chinoise et la transformation de leurs noms (Wa-Ro-Kiang pour Warocqué, et Pha-Ti pour Faty, le surnom attribué à Adolphe Max). En dépit de sa captivité, celui-ci continue à se soucier des autres, notamment en demandant des nouvelles de la santé de son ami et en adressant ses félicitations pour le mariage de la fille de Léon Guinotte, l'homme de confiance de Raoul Warocqué.

Hélène Guinotte (1894-1977) avait en effet épousé le 29 janvier Charles Haseltine Carstairs de Philadelphie, représentant de la Commission for Relief in Belgium qui résidait au château de Mariemont depuis le début de l'année (cf. notice du 14 janvier 1915). La presse régionale et même le New York Times se sont faits l'écho du faste des réjouissances. Les témoins n'avaient pas été choisis au hasard: Raoul Warocqué était témoin pour la mariée, tandis que Charles avait demandé cette marque de confiance à Brand Whitlock, ministre des États-Unis en Belgique et président d'honneur de la Commission for Relief in Belgium. Celui-ci évoque d'ailleurs brièvement la célébration dans ses mémoires de guerre. 


4 août 1915

Archives Gustave Groleau

 

Joseph Pieters, Jean-Baptiste Van de Vijvere et Gustave Groleau prenant la pose

Engagé volontaire dès le mois d'octobre 1914, Gustave Groleau (1894-1971) est incorporé au régiment des Grenadiers, dont il est fait sergent au début de l'année suivante (cf. notice du 30 novembre 1914 et du 22 avril 1915). Grâce au journal qu'il tient pendant toute la durée du conflit, on découvre son quotidien page après page, entre combats sur le front de l'Yser, permissions et périodes de formation. C'est dans le Cotentin, au camp d'entraînement de Montebourg, qu'il accomplit une partie de son apprentissage.

Cette photographie a été prise le 4 août 1915, alors que Groleau se trouve à Paris avec deux autres compagnons, Joseph Pieters (à gauche) et Jean-Baptiste Van de Vijvere (au milieu). Groleau avait obtenu une permission de six jours dans la capitale française pour se distraire. Il passe la journée à visiter la métropole, profitant de l'occasion pour acheter un appareil photographique de la marque Kodak, avant de rejoindre Montebourg le soir même. 

Groleau ne se séparera plus de son appareil, profitant de chaque occasion pour capter des instantanés de sa vie de soldat.


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