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Mai 1915

30-31 mai 1915

La Région de Charleroi, 1re année, n° 1, 30-31 mai 1915. FLL 0121.

 

Une du premier numéro de La Région de Charleroi

La Bibliothèque du Musée royal de Mariemont conserve dans ses collections la tête de série du quotidien La Région de Charleroi, inauguré les 30 et 31 mai 1915. Ses émissions se sont poursuivies jusqu'en 1918. D'une étendue de quatre pages, auxquelles s'ajoutent quelquefois un supplément, sa structure rejoint le schéma classique de la presse régionale. Après avoir transmis des nouvelles des opérations militaires, en insistant particulièrement sur les victoires et les avancées allemandes, ce sont surtout les informations locales qui occupent les colonnes du journal : faits divers, chronique des tribunaux, bulletin industriel, nécrologie et état-civil, gazette des sports, et publicités locales se succèdent.

Dans le premier numéro se trouvent plusieurs annonces associées au développement du réseau vicinal à cette époque : 

* Gosselies : Le tram. Les travaux se poursuivent activement et d'ici un bon mois, les Gosseliens auront le plaisir d'être ramenés chez eux. A quand la ligne Gosselies-Fleurus? Cette ligne serait également la bienvenue et rendrait d'énormes services aux gens de Gosselies.

* Le Centre : [...] Tramways vicinaux. La section Anderlues-Leval-Trahegnies de la ligne d'Anderlues à Binche vient d'être mise en exploitation. La section Leval-Binche ne pourra être mise en exploitation à son tour qu'après un assez long temps. Les expropriations nécessaires étant actuellement en cours. La ligne d'Anderlues à Binche aura un parcours de plus de dix kilomètres.


1915

Fonds Bourbourg, inv. Ac. 85/23

 

Quatre pensionnaires et deux infirmières de la Croix-Rouge rassemblés autour du foyer d'une salle de blessés hébergés au sein de l'Hôpital militaire belge de Bourbourg

À proximité des côtes françaises, dans le Département du Nord, un établissement chirurgical permanent - le quatrième des hôpitaux du front créés par la Croix-Rouge de Belgique depuis novembre 1914 -, est fondé pendant l'été 1915 à Bourbourg, dans l'arrondissement de Dunkerque. De nombreux blessés évacués des lignes de combat y étaient conduits, essentiellement par le chemin de fer.

Fonctionnel jusqu'en mai 1919, il offrait une capacité d'accueil d'environ 500 lits. Parmi les médecins et infirmières qui y ont exercé, citons le médecin en chef Léon Wilmaers (1864-1934) qui siégera notamment au Conseil supérieur de la Croix-Rouge, et Ernest Renaux (1885-1926) qui dirigera le laboratoire de l'Hôpital avant de devenir chef du laboratoire clinique de l'Armée belge en campagne et professeur spécialiste en bactériologie à l'Université libre de Bruxelles.

La scène illustrée sur la photographie immortalise un moment de détente. Les soldats s'adonnent à la lecture et jouent aux dames, le tout sous le regard attentif du personnel hospitalier. 


14 mai 1915

L'Événement illustré. Revue hebdomadaire, documentaire, artistique et littéraire, 1re année, n° 12, mai 1915, p. 8. FLL 0070.

 

"Un prisonnier de taille"

Lancé en février 1915, l'hebdomadaire bruxellois L'Événement illustré fait partie de ces revues périodiques couvrant les diverses facettes du conflit à grand renfort de photographies, certes d'une qualité moindre que le célèbre titre parisien L'Illustration, au tirage impressionnant (cf. notice du 26 décembre 1914). Il reste cependant une source d'information appréciable pour la variété des clichés reproduits dans ses seize pages. Quatre autres - un supplément littéraire - complètent le numéro jusqu'en mai 1917. À la tête de la revue, nous trouvons Constant Van Cortenbergh ( 1949), imprimeur-éditeur réputé, qui assurera, plus tard l'impression du Soir illustré.

La photographie retenue présente deux prisonniers - manifestement un tirailleur ou un zouave algérien et un Soudanais - du camp allemand de Zossen, situé à une trentaine de kilomètres de Berlin. C'est là qu'étaient détenus, entre autres, les soldats coloniaux des armées alliées. La grande concentration de combattants de confession musulmane incitera les autorités à permettre l'édification d'une mosquée en bois qui, par ailleurs, est la première signalée sur le sol allemand. Le commentaire qui accompagne le cliché souligne, avec une certaine complaisance, les préjugés raciaux et ethniques alors en vogue sur le continent européen. Il est révélateur de la curiosité - et, souvent en corollaire, de la raillerie - dont les troupes coloniales sont sujettes dans l'opinion publique de l'époque. Il n'est pas inutile de rappeler que les contingents issus de ces empires coloniaux ont joué un rôle de premier ordre dans le déroulement du conflit, tant en Europe que dans les autres parties du globe où des intérêts économiques et politiques étaient en jeu. Pour la France, les régiments de l'Armée d'Afrique représentaient entre 550 000 et 600 000 hommes, dont pas moins de 450 000 ont combattu au cœur des tranchées.


9 mai 1915

Archives Warocqué, n° 9/8, Lettres et demandes 1915 (G).

 

Lettre de Sylvain Guyaux, bourgmestre de La Louvière, à Raoul Warocqué à propos d'une visite d'Allemands à Mariemont

Du début de la Première Guerre mondiale au décès de Raoul Warocqué (28 mai 1917), de nombreux officiers allemands ont été reçus à Mariemont, tantôt pour visiter le château, tantôt pour découvrir les charmes du parc, tantôt pour dîner. Une certaine routine s'était même installée vis-à-vis du commandant allemand des forces locales d'occupation, qui déjeunait à Mariemont en moyenne une fois par semaine, accompagné de quelques-uns de ses subalternes. Cette courtoisie apparente n'était pas gratuite, ainsi qu'en témoignent les confidences que Raoul Warocqué fit à George F. Spaulding en 1914-1915. D'un point de vue économique, l'invasion rapide de la Belgique n'avait pas permis d'empêcher les Allemands d'utiliser à leur profit les infrastructures charbonnières, en inondant les galeries notamment. Le meilleur parti à suivre n'était pas d'organiser une résistance vouée à l'échec, mais bien de poursuivre l'exploitation, assurant par la même occasion la survie des ouvriers mineurs. En outre, l'amabilité envers l'occupant devait conduire - c'était du moins l'objectif recherché - à un assouplissement des réquisitions, des punitions et des restrictions imposées à la population. Il était important de répéter régulièrement les démarches car les représentants allemands locaux étaient fréquemment renouvelés pour éviter, justement, qu'une symbiose trop grande avec les régnicoles ne s'opère. 

Le 9 mai 1915, c'est le bourgmestre de La Louvière, Sylvain Guyaux, qui est approché par le capitaine allemand Helling, commandant de sa ville. Ce dernier désirait vivement visiter le château et le parc de Mariemont. Le bourgmestre sert d'intermédiaire auprès de "Monsieur Raoul". La réponse du châtelain ne s'est pas faite attendre : les Allemands pourront admirer le parc, mais pas les collections du château.

Transcription:

 

Administration communale La Louvière - Cabinet du Bourgmestre

 

Monsieur Raoul,

Je viens de recevoir la visite de Mr Helling, capitaine commandant la place de La Louvière, qui désire vivement obtenir la permission pour lui et quelques-uns de ses officiers, de visiter en semaine le superbe parc de Mariemont, et si possible le château. Je me fais son interprète en me permettant d'appuyer sa demande. 

Avec mes remerciements, veuillez croire, Monsieur Raoul, à l'assurance de tout mon dévouement.

S. Guyaux.

9-5-15.

[Note manuscrite de Raoul Warocqué:] Répondu oui pour le jardin. RW.

 


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