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La statue en bronze du bouddha amida reprend sa place dans le parc du domaine de mariemont

 

Le Grand Bouddha (Daibutsu) de Mariemont  est un bronze japonais monumental, commandé par Raoul Warocqué lors de son voyage en Extrême Orient en 1910, pour être installé dans le parc de son domaine de Mariemont. Assis sur un trône de lotus, nimbé d’une large auréole, le Bouddha Amida unit ses deux mains en un « sceau » de méditation. Après une restauration complète, la statue est de retour dans le parc depuis le jeudi 30 septembre 2010 et installée dans un nouvel écrin.

La vidéo de ce retour est présentée au bas de la page.

Une œuvre emblématique de Mariemont

Lors de son voyage au Japon de 1910, Raoul Warocqué commanda à un artisan fondeur local  une statue en bronze du Bouddha Amida. Cette œuvre monumentale de près de 4 m de hauteur  prit place dans le parc du Domaine de Mariemont dès 1911, où elle fut entourée de deux paires de lanternes en bronze également d’origine japonaise. L’ensemble japonais du parc comportait aussi une statue  en bronze du Bodhisattva Kannon, un torii (portique de temple shinto) et deux paires de lanternes en pierre. Pour de nombreux visiteurs du domaine, l’Amida Butsu est rapidement devenu une œuvre emblématique de Mariemont.

Dans le système mahayaniste complexe du Trikaya (Triple corps), Amida est le Bouddha non incarné du Ciel d’Occident, correspondant à notre ère bouddhique (kalpa). Sa couleur est le rouge. Le Bouddha incarné et le Bodhisattva qui lui correspondent sont respectivement Shakyamuni et Avalokiteshvara (Kannon en japonais). Amida est représenté assis en méditation, jambes croisées, sur un trône de lotus. Ses mains posées dans son giron forment le jô-in, geste associé à la méditation et à la concentration. Son manteau monastique, largement ouvert sur le torse, enveloppe ses deux épaules. Il est auréolé d’un nimbe décoré d’une frise de petites effigies de Bouddhas. Ce type iconographique correspond à celui Daibutsu de Kamakura, œuvre gigantesque élevée en 1252. Amida est particulièrement honoré par plusieurs écoles bouddhiques au Japon, dont celle dite de la « Terre pure » (Jodo-shu), nom donné au paradis d’Amida.

Une restauration longue et difficile

Après avoir été installée face à l’entrée du château Warocqué, la statue fut déplacée à proximité de l’entrée du Musée édifié par Roger Bastin. Son état s’est malheureusement dégradé au cours des années. Hormis les intempéries, les dégradations avaient deux autres causes distinctes : une mauvaise qualité de la coulée originale pour laquelle le fondeur avait utilisé une quantité insuffisante de métal, ainsi que la présence d’une armature intérieure en fer fragile car incompatible avec le bronze de la statue. L’ensemble risquait donc de s’effondrer. En 1990, une première étude de restauration fut menée par Sylvie Boas et Françoise Urban  (Institut royal du Patrimoine artistique) et, l’année suivante, le Bouddha fut transporté dans une fonderie d’art de Court-St-Etienne, en vue d’une prochaine restauration.

Lors d’un sablage qui fit entièrement disparaître la patine de la statue, les défauts de coulée et les manques de matière apparurent au grand jour. Suite à la défection de l’entreprise de fonderie d’art, le Bouddha fut à nouveau déplacé pour être mis à l’abri dans un nouvel entrepôt, celui de la gare autoroutière à Houdeng-Goegnies.

En 2004, François Mairesse, Directeur du Musée, remit ce dossier à l’ordre du jour. Sur base d’une nouvelle étude réalisée par le fondeur Pierre Petit (Fonderie des deux Pierre à Seneffe), un nouvel appel d’offre, rédigé conjointement par le Musée et par un comité de  spécialistes en métaux anciens (Prof. G. Weber et L. Martinot - Université de Liège, Prof. J. Guillaume - Institut supérieur industriel de Bruxelles et Prof. L. Rabet - École royale militaire), est lancé début 2006. Il s’est soldé par le choix du fondeur Gaëtan Debelle (Fonderie d’Art à Cambron-St-Vincent), à qui incomba dès lors la lourde tâche de mener à bien la restauration de la statue. Le traitement de conservation, entrepris à partir de fin 2006, a permis la mise en place d’une armature intérieure en inox, de combler les manques les plus importants dans le corps du Bouddha et enfin de remplacer à l’identique certains petits éléments manquants ou trop abimés. Pour terminer, une patine a été appliquée sur l’ensemble de la statue et de son socle, puis une cire microcristalline qui aidera le métal à résister aux intempéries comme à la pollution atmosphérique.

Le réaménagement du site et un nouvel écrin pour le Bouddha

Dans un même temps, une étude a été réalisée en vue de réaménager l’emplacement du Bouddha dans le parc. Elle devait répondre à plusieurs critères tant de conservation que de présentation. Le socle en pierre et maçonnerie a ainsi été transformé afin d’y aménager une chambre de visite permettant de contrôler régulièrement l’état de l’intérieur de la statue. La mise en place d’un abri protégeant la statue des pluies et des vents dominants semblait également nécessaire. Un concours d’idées à l’intention des jeunes architectes a été lancé en 2007 par le Ministère de la Communauté française en association avec le Musée. Il a été remporté par Aurore Géradon et Audrey Rasquinet, Architectes (Bellaire), qui ont proposé pour l’occasion une structure sobre en acier Corten, qui s’intègre parfaitement dans la végétation du parc. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise ‘Créer, Rénover, Construire’ s.a. (Couvin).

Les abords du site ont également été repensés. Le Ministère de la Région wallonne (Direction générale opérationnelle de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement – Direction des espaces verts), gestionnaire du parc, a établi un projet de plantations appropriées qui seront installées dès cet automne, lorsque la statue aura repris place sur son socle. Des prunus à la floraison précoce, des azalées taillées en vagues et des érables dont le feuillage prend à l’automne une teinte d’un rouge profond créeront bientôt autour du Bienheureux un écran végétal variant au cours des saisons. La réhabilitation complète du site se poursuivra ensuite avec la restauration des lanternes en bronze et en pierre, prévue pour 2011. Le musée espère ensuite que les fonds seront réunis pour entreprendre la restauration de la statue de Kannon et celle du torii.

Reportage sur ce retour (Antenne Centre TV, 30 septembre 2010)

© Antenne Centre Télévision

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